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Formation des jeunes sur la culture de l’herbe à éléphant : une opportunité entrepreneuriale pour la jeunesse rurale
Dans un contexte de mutation des systèmes d’élevage au Bénin, où la pression foncière, la faible productivité fourragère et la dépendance aux intrants externes limitent fortement les performances des exploitations, l’ONG ADESIA (anciennement HS-FOOD) a lancé une activité novatrice de formation des jeunes ruraux sur la culture et la valorisation de l’herbe à éléphant (Pennisetum purpureum). Cette action, a été conduite simultanément dans le Pôle 3 (Natitingou) et le Pôle 4 (N'Dali et Tchaourou), avec le soutien de techniciens agricoles volontaires et de jeunes animateurs formés à l’agroécologie.
L’objectif était double : renforcer les capacités techniques des jeunes entrepreneurs disposant déjà d’une ferme agricole dans une filière à fort potentiel encore sous-exploitée, et ouvrir de nouvelles perspectives d’insertion économique à travers une activité compatible avec les dynamiques pastorales et agricoles locales.
Des ateliers de terrain ont permis de former 17 jeunes hommes et femmes aux techniques de multiplication, de plantation, de gestion agroécologique et de récolte de l’herbe à éléphant. Des démonstrations ont été organisées sur des parcelles-écoles, avec des explications pratiques sur le choix des sols, l’amendement organique, l’irrigation minimale, et les bonnes pratiques de coupe pour favoriser la repousse.
Les jeunes ont aussi été initiés à l’entrepreneuriat fourrager : comment structurer une offre de fourrage vert en saison sèche, organiser des circuits de distribution vers les éleveurs, valoriser les sous-produits pour l’alimentation animale et approcher les coopératives laitières et bovines en demande croissante. Plusieurs témoignages ont souligné l’intérêt de cette plante comme source de revenus rapide et durable, particulièrement dans les zones périurbaines et à proximité des marchés de bétail.
L’activité s’est aussi appuyée sur des partenariats informels : des paysans expérimentés ont partagé leurs pratiques, les communes ont facilité l’accès au foncier pour les démonstrations, et des relais villageois se sont engagés à accompagner la mise en œuvre dans les mois suivants.
En s’appuyant sur une ressource naturelle endogène, un dispositif léger mais structuré, et la mobilisation bénévole des compétences locales, cette formation a démontré que des réponses concrètes à l’insertion des jeunes peuvent émerger en lien avec les priorités des territoires.
HS-FOOD compte capitaliser cette expérience pour promouvoir une filière fourragère intégrée, porteuse de durabilité économique, sociale et environnementale.